La réponse compatissante :

Humaniser les conversations entre les premiers intervenants et leurs familles

Vivre sans diagnostic : L'histoire d'Irene sur l'autisme, le TDAH et l'épuisement des autistes dans la police provinciale de l'Ontario

L'enregistrement de la session est désormais disponible

Une nouvelle conversation enregistrée est maintenant disponible dans le cadre de la série Encompas Compassionate Response. Elle présente l'histoire poignante d'Irene, qui a découvert un diagnostic tardif d'autisme et de TDAH après une carrière de 35 ans au sein de la police provinciale de l'Ontario.

Après avoir pris sa retraite en 2019, Irene est entrée dans une période inattendue d'épuisement, de retrait social et d'effondrement émotionnel, dont elle a appris plus tard qu'il s'agissait d'un épuisement professionnel autistique. Dans cette session, elle réfléchit à la navigation dans la neurodivergence au sein d'un lieu de travail réglementé, à l'impact du masquage et au soulagement qu'elle a ressenti en comprenant enfin sa propre expérience.

Cet enregistrement met en lumière les diagnostics tardifs, les obstacles sur le lieu de travail et les défis invisibles auxquels sont confrontés de nombreux premiers intervenants et membres civils lorsque leurs besoins ne sont pas reconnus.

A propos de cette conversation enregistrée - partagée par Irene :

Je me considère chanceux et reconnaissant d'avoir eu une carrière de 35 ans au sein de la Police provinciale de l'Ontario en tant que membre civil. Je n'aurais jamais pu imaginer un travail plus satisfaisant et plus gratifiant que d'être au service des citoyens de l'Ontario. Aussi satisfaisant que soit ce travail, j'ai lutté au fil des ans contre les dynamiques interpersonnelles sur le lieu de travail et j'ai souvent trouvé difficile de naviguer dans de nouveaux environnements et de nouveaux processus.

J'ai pris ma retraite en 2019 et j'ai traversé deux années très difficiles. Les difficultés de transition ne sont pas inhabituelles pour les retraités, mais ce que j'ai vécu allait au-delà de l'adaptation à de nouvelles routines ou de la concentration sur de nouveaux objectifs. Finalement, j'ai commencé à sortir de la fatigue incessante et de l'isolement social. J'ai commencé lentement par des activités solitaires comme la lecture. De plus en plus, j'ai été attirée par des articles et des informations sur la neurodiversité. Les pièces du puzzle de ma vie ont commencé à se mettre en place et j'ai réalisé que je pourrais bénéficier d'une évaluation pour l'autisme et/ou le TDAH. En novembre 2024, j'ai été évaluée et on m'a diagnostiqué un trouble du spectre autistique de niveau 1 (nécessitant un certain soutien dans les domaines de la communication sociale et des intérêts restreints/comportements répétitifs) et un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité : Type combiné. J'ai alors réalisé que ce que j'ai vécu lorsque j'ai pris ma retraite était un burn-out autistique. J'avais passé ma vie à gérer une maladie non diagnostiquée et je ne pouvais plus continuer ainsi.

J'avais enfin une réponse aux questions que je me posais depuis des décennies. Pourquoi est-ce que je trouve tout si compliqué ? Pourquoi ne parviens-je pas à entretenir une amitié ? Pourquoi le contact visuel n'est-il pas naturel pour moi ? Pourquoi dois-je faire les choses d'une certaine manière, ou est-ce que je ne me sens pas à l'aise ? Pourquoi ai-je du mal à briser la glace ? Pourquoi les gens me prennent-ils mal ? Pourquoi ai-je la bougeotte ? Des révélations sur des comportements de longue date, à savoir le masquage et la stimulation, ont commencé à se faire jour.

Malheureusement, en raison de leurs difficultés à gérer les interactions sociales, à interpréter les intentions des autres, à communiquer de manière inefficace, etc., les personnes atteintes de TSA/TDAH sont particulièrement exposées aux brimades et au harcèlement. Elles présentent également un risque accru de développer un syndrome de stress post-traumatique. Ce neurotype peut aussi parfois entraver l'avancement professionnel, en particulier dans une organisation réglementée telle que la police provinciale de l'Ontario. La conformité et le respect des protocoles sont nécessaires pour assurer l'efficacité des opérations. En outre, les personnes autistes ont souvent des problèmes sensoriels tels que la sensibilité à la lumière, au bruit et aux odeurs, qui sont parmi les plus courants. Dans certains cas, il est difficile d'obtenir des aménagements pour répondre à des besoins particuliers. J'ai été personnellement touchée par tous ces problèmes au cours de ma carrière.

Le fait que je ne savais pas que je souffrais de TSA/TDAH m'a valu des années de lutte et d'incompréhension. Mes demandes de soutien n'ont pas été satisfaites parce que ni moi ni mes supérieurs n'avons compris pourquoi j'en avais besoin. Les TSA et le TDAH sont reconnus comme des handicaps en Ontario en vertu du Code des droits de la personne de l'Ontario et de la législation canadienne sur les droits de la personne, et ils sont chroniquement sous-diagnostiqués chez les femmes. Par conséquent, vous avez droit à des aménagements sur votre lieu de travail si l'un de ces troubles ou les deux ont été diagnostiqués. C'est la raison pour laquelle je partage avec vous ces informations intensément personnelles ; j'espère aider d'autres personnes à éviter une expérience similaire. J'espère sincèrement que si mon histoire trouve un écho chez quelqu'un, il approfondira les questions qu'il s'est peut-être posées tout au long de sa vie.

L'évaluation à laquelle j'ai participé a été réalisée à distance et a été entièrement prise en charge par notre régime d'assurance maladie. Des évaluations en personne sont également disponibles. Il est préférable d'obtenir une prédétermination de la part de la Canada-Vie avant de procéder à une évaluation.